Regarder la terre

De Meloisey jusqu'à Budapest, les terres qui défilent sur les berges du Danube donnent des indices pour connaître l'activité de taille de pierre alentour. Nous remarquons que là où il y a de la vigne, il y a de la pierre !

RÉFLEXION

2/10/20235 min read

Dans cette partie d'itinéraire, nous avons vu, entre deux parcelles de vignes, des carrières. Mais contrairement à l'activité viticole, la leur parait aujourd'hui bien plus calme. Pour la plupart que nous avons pu voir, l'extraction a cessé ou est consacrée à la production de granulats et non plus de pierres massives. C'est durant notre expérience à Vienne que nous avons trouvé une carrière encore exploitée, au sud de la capitale. Appartenant à l'entreprise Ecker Stein pour qui nous avons travaillé, l'extraction est encore réservée pour la pierre massive afin de couvrir les besoins de l'entreprise, mais aussi pour fournir les tailleurs de pierre de la cathédrale. La Ste. Margarethen est aujourd'hui extraite au même endroit depuis des siècles. Et c'est entouré... de vigne dans la région du Mittleburgenland qu'on la trouve. Lorsqu'il fallut trouver une place pour commencer notre recherche en Hongrie, nous avons décidé d'opter pour cette stratégie. Regarder les cartes, regarder le territoire. Car nous arrivons dans un espace, que l'on pourrait appeler de plus hostile, où la langue et nos repères germaniques que nous avions construits ne sont plus. Nous nous sommes donc référés à nos connaissances de terrain.

La route est un bon moyen de faire ressortir nos instincts. L'esprit reste à l'affut de ce que nous voyons et le territoire qui se présente sous nos yeux prend une tout autre dimension. En plus d'être le support de notre chemin et de nos itinéraires, il est aussi un indicateur géographique. Lorsqu'un clocher se pointe à l'horizon, nous savons que le village suivant est proche. Quand nous retrouvons le Danube, nous savons que nous sommes sur le bon chemin. Mais aussi, nous scrutons toujours les montagnes et les reliefs pour voir s'il n'y aurait pas un trou, couleur crème qui indiquerait une carrière. C'est donc en bon observateur que nous avons aussi remarqué que lorsqu'il y a des vignes... il y a de la pierre.

Le départ de l'expédition s'est fait sur les terres de la Côte-d'Or. Un nom qui fait hommage aux tons que revêtent les feuilles de vignes durant l'automne. Mais c'est aussi une région qui pourrait vous laisser sans voix pendant une promenade dans l'un de ses villages. L'architecture, du sol aux murs, y est entièrement faite de pierre. Si l'on fait attention, vous y trouverait aussi un grand nombre de carrières. Des noms bourguignons reconnus à l'international pour la qualité de ses pierres et même protégés par une IGP (Indication Géographique Contrôlée). Mais notre chère Bourgogne n'est pas un cas isolé. En France comme ailleurs, l'on peut dire que " là où il y a du bon vin, il y a de la belle pierre". L'une des caractéristiques communes à ces deux activités, et non des moindres, se trouve dans la qualité des sols calcaires. Pour la production viticole, elle est l'un des facteurs le plus important. Un indice géographique qui détermine aussi la présence de carrières de pierre.

Dans les paysages que nous traversons, cet indicateur est donc devenu très important pour nous. Depuis notre départ, la relation s'est trouvée être véridique à chaque fois. La première grande région viticole que nous avons découverte était aux alentours de Vienne. À l'ouest de la ville, embrassant chaque rive du Danube, plusieurs régions viticoles connues et reconnues s'y trouvent, comme celle de Wachau, Kamptal ou Treisental. Réputées pour leurs vins, c'est aussi dans ces régions que nous avons trouvées une architecture vernaculaire en pierre très particulière et intéressante. Avec notamment l'utilisation du moellon dans une maçonnerie à sec pour la construction de muret et de clôtures.

Bauhütte : Système d'atelier dédié à la restauration et la préservation de la cathédrale et des savoirs-faire des tailleurs de pierre.

Crochets : Ornement architectural en forme de choux ou de rose très utilisés durant la période gothique.

Ferme typique de la région de Wachau, Autriche.

Ancienne carrière sur les berges du Danube, région de Wachau.

De la Bourgogne à l'Autriche

La vigne comme indicateur géographique

       Légendes de gauche à droite et de haut en bas : 

  1. Vues des berges des régions viticoles de l'Ouest viennois.

  2. Puit avec abreuvoir en pierre intégré. 

  3. Carrière de pierre sur les berges du Danube aux alentours de Vienne.

  4. Abbaye de Melk, région de Wachau, Autriche

  5. Cheminée d'un séchoir dans la région de Wachau

  6. Vignes autour de Etyek, Hongrie.

  7. Vignes autour de Etyek, Hongrie.

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Aujourd'hui, nous avons quitté les bords du Danube pour ceux du lac Balaton. Sur les hauteurs des coteaux du petit village de Vállus, nous retrouvons les vignes et un patrimoine vernaculaire intéressant. Pour l'instant, nous avons quelques pistes de tailleurs de pierre. Notamment l'un d'entre eux qui serait un ermite, moine orthodoxe et tailleur de pierre ayant bâti sa propre église...

La route est un bon moyen de faire ressortir nos instincts. L'esprit reste à l'affut de ce que nous voyons et le territoire qui se présente sous nos yeux prend une tout autre dimension. En plus d'être le support de notre chemin et de nos itinéraires, il est aussi un indicateur géographique. Lorsqu'un clocher se pointe à l'horizon, nous savons que le village suivant est proche. Quand nous retrouvons le Danube, nous savons que nous sommes sur le bon chemin. Mais aussi, nous scrutons toujours les montagnes et les reliefs pour voir s'il n'y aurait pas un trou, couleur crème qui indiquerait une carrière. C'est donc en bon observateur que nous avons aussi remarqué que lorsqu'il y a des vignes... il y a de la pierre.

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