EN COURS : ÉTAPE 2 L'Asie Centrale !
Là où la pierre se fait cimetière
Depuis la frontière Suisse, nous avons vite observé les innombrables entreprises de tombales. L'une des activités de taille de pierre des plus présente dans cette partie germanique. Ce ne sont pas des pompes funèbres comme nous connaissons en France.
CULTURE PIERRE
Orianne Pieragnolo
8/20/20223 min read
C’est à Freiburg, à la frontière alsacienne, que nous avons frappé aux premières portes d’entreprises allemandes. Ici, la taille de pierre peut être en ville ou dans des zones pavillonnaires. La disqueuse et la poussière ont leur place dans la vie urbaine et son visibles. Souvent, c’est une enseigne en pierre ou bien un drapeau planté au sol qui marque le nom de l’établissement. Devant une maison de plain-pied, l’on y trouve un jardin, sans clôture, où s’exposent des rangées de stèles de différentes allures. Le gazon y est vert et tout aussi entretenu que le show room qui permet de présenter, dans un espace extrêmement soigné, l’histoire de l’entreprise ainsi que son catalogue. Depuis que nous sommes arrivés en Allemagne, nous avons principalement pu observer ce genre d’organisations dans le cadre d’entreprises artisanales. Nous avions été mis au fait que le funéraire avait pris une place majeure dans l’activité de la taille de pierre. En effet, les “Grabmal” (Monument Funéraire, Stèle) sont un commerce inépuisable. Alors, en quittant Freiburg, sur les indications d’une vieille dame, nous avons trouvé NaturStein Donderer, une firme basée à Meßkirch dont le parc à pierre s’étend sur plusieurs hectares.
Cette entreprise se charge de fournir les tailleurs de pierre spécialistes du funéraire. Ce sont eux qui ajouteront gravure, sculpture, détails, et toute autre demande sur mesure. Arrivés à Ulm, nous avons pu rencontrer d'autres entreprises. Notamment Steinmetz Scherer, située sur les hauteurs de la ville, elle arbore son parc de tombales devant son show room vitré. Ici, travaille Romain, un tailleur de pierre français, qui nous indique que l’activité des Grabmale est, en effet, très importante en Allemagne. Malheureusement, celle-ci a tendance à prendre le dessus sur les autres activités. La Pierre se fait cimetière. Il nous fait savoir que certaines régions sont plus propices à une liberté d'exécution, comme dans le Baden-Württembergs ou la Bavière, grâce à des normes moins contraignantes. Le travail y est ainsi un peu plus intéressant pour les tombales que dans le Nord de l’Allemagne, où les normes strictes homogénéisent l’ensemble des stèles. Aujourd’hui, nous nous trouvons à côté de Lindau, dans une entreprise qui s’autorise à ne faire que quelques tombales par an, mais dont l’activité principale est la restauration et la commande de particulier. D’ailleurs, il n’y a aucune tombale devant l’atelier, et Martin, le gérant, nous dit que cela n’est pas près d’arriver. Car, pour quelques uns, accepter cette spécialisation est aussi accepter de renoncer à bâtir en pierre. Cela pose donc quelques réflexions sur l'avenir de certains savoirs et de savoir-faire, comme la stéréotomie ou la taille d'éléments complexes
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