EN ROUTE POUR L'ASIE CENTRALE

C'était un vendredi de février, à Paris. Nous étions encore en pleins préparatifs pour mettre en place la deuxième étape de La Route de la Pierre. À ce moment, il nous fallait encore des informations complémentaires pour organiser l’itinéraire en Asie Centrale. C'est ainsi que je me suis rendu à l'ambassade de l'Ouzbékistan, avec Orianne et Jules, conseiller géopolitique de l’expédition.

Ce jour-là, le voyage a vraiment débuté. Au coin d’une rue du 8ᵉ arrondissement, nous avons poussé une lourde porte en bois donnant dans une petite cour, ou des odeurs de charbon réchauffaient l’atmosphère hivernale. Deux hommes imposants en costumes noirs s’agitaient autour d’un chaudron fumant. Du bout de leur cuillère en bois, ils nous indiquèrent la direction de l’entrée.

Dans le hall, contre toute attente, une dame nous demanda nos manteaux et nous invita à prendre place au milieu d’une salle tapissée de moucharabieh blanc. C’est de cette façon que nous avons assisté à une conférence sur le potentiel touristique du pays. Un peu surpris, mais ouverts à l’aventure, nous voilà assis, attentifs. Les présentations, en anglais, en russes, en français, défilent et dévoilent des monuments qui attirent notre attention en révélant une beauté architecturale prometteuse pour l’expédition. À la fin, nous nous rendîmes dans une autre pièce, toute aussi richement décorée. Des spécialités ouzbèkes, douces et parfumées, étaient présentées pour être dégustées. Nous profitâmes de ce moment afin de nouer des contacts utiles à notre prochaine visite du pays. Cette après-midi aux saveurs d’Asie annonçait, sans que nous en soyons pleinement conscients, l’imminence de notre remise en selle.

Le deuxième volet de l’expédition prévue à travers l'Asie centrale est un véritable saut vers l'inconnu. Nous prendrons la direction de la Géorgie, l'Azerbaïdjan, le Kazakhstan et l'Ouzbékistan. Un itinéraire établi sur plus de 6000 km dans des pays parsemés de cités aux noms enchanteurs tels que Tbilissi, Bakou, Samarcande et Almaty. Ces villes, riches d’histoires et de cultures mystérieuses, nous font déjà rêver. Pour ce nouveau départ, l'Asie centrale représente non seulement un changement de continent, mais aussi une plongée dans des terres aux cultures et géographies variées.

Cette partie de la route semble être la plus complexe de l’expédition. Pour notre équipe, l’avant-goût ouzbek a permis de réaliser l'ampleur des préparatifs nécessaires à cette seconde étape. Afin d’assurer le succès du projet, il a fallu se renseigner en vue d'anticiper les formalités pour l'obtention des visas requis dans la plupart des pays. Une partie administrative cruciale qui va conditionner notre capacité à sillonner plus librement ces territoires pendant huit mois, une différence notable que nous n’avions pas connue lors du premier périple sur le continent européen.

À bord de nos vélos, il sera aussi nécessaire de tenir compte des conditions géologiques et climatiques variées. Entre la chaîne de montagnes du Caucase, les débuts du plateau himalayen et les immenses plaines arides d'Ouzbékistan et du Kazakhstan, nous devrons forcément adapter l’itinéraire, nos stratégies de déplacements et l’équipement. Nos montures regretteront peut-être la voie paisible du Danube.

Mais ce qui nous anime malgré les défis reste de découvrir l’héritage de ces cultures très anciennes, évocatrices d’architectures et de formes bien particulières. Elles nourrissent notre envie de poursuivre l’aventure. Les informations sur le métier de tailleur de pierre et l'utilisation du matériau sont encore moins évidentes à trouver que dans les pays précédents. Au vu de la richesse géologique ambiante, nous ne risquons pas d'être déçus par la diversité des pierres et des monuments.

La première expérience en Europe fût riche et passionnante, mais l'exotisme de ce nouveau départ inspire encore davantage. Quatre mois après ce court séjour ouzbek à Paris, vendredi prochain, l’expédition reprendra le fil de son périple là où il a été laissé en juillet 2023. Nous quitterons la Bulgarie en ferry, traversant la mer Noire pendant trois jours, pour arriver en Géorgie, premier pays de cette nouvelle aventure à la recherche de nos collègues tailleurs de pierre.

Vous aimez nos articles ?

Aidez nous en offrant un café !

En lire plus ...