Artisans en mouvement

En tombant sur le site web de l'association des tailleurs de pierre de Hongrie, nous avons découvert l'histoire des tailleurs de pierre hongrois. Nous vous en partageons une synthèse.

CULTURE PIERRE

2/12/20234 min read

En naviguant sur le site internet de l’association des tailleurs de pierre de Hongrie, je suis tombé sur une page dédiée à l’histoire de la profession. À la lecture de ce récit, j’ai pris conscience de la singularité de son point de vue. Il m’a permis de découvrir l’histoire du pays à travers celle de ses artisans. Une vision particulière peu abordée lors de la formation initiale en France. C’est pour cela que j’ai voulu vous en partager un aperçu. Pour qu’à votre tour, vous puissiez plonger dans l’histoire des métiers de la pierre en Hongrie.

L’empire se disloqua à partir de la première guerre mondiale. Les artisans et ouvriers, comme dans de nombreux pays d’Europe, subirent les deux guerres mondiales de plein fouet. Au sortir de ces conflits, la Hongrie devint communiste à partir de 1949. La filière pierre sera alors nationalisée. Carrières, ateliers de taille de pierre et de sculpture seront gérés par une entreprise unique. Malgré cela, une activité artisanale indépendante perdure. La fin de la république populaire de Hongrie en 1989 marque alors le renouveau de l’activité. L’entreprise nationale sera re-divisée en plusieurs unités de production proches des carrières. Il existe actuellement, en Hongrie, environ deux mille entreprises liées à la pierre. Fabricants de pierre tombale, tailleurs de pierre, marchands, tailleurs de pierre de construction, restaurateurs de pierre, carreleurs de bâtiment, graveurs de lettres, mosaïstes, fabricants de pierre artificielle, ect.

De ce récit, j'ai été touché par l'influence qu'ont eu les tailleurs de pierres dans la culture du pays. Les artisans dans leurs migrations deviennent des véhicules de savoirs, des symboles de liberté. Ce processus semble avoir ni âge ni frontière. Un collègue de chantier en témoigne lorsqu’il me dit : « Je suis un ouvrier libre ». Au fur et à mesure que l'expédition avance, je me demande où se situe la limite de ces échanges de connaissances. Continuerons t-ils d’exister jusqu’aux rives du Pacifique ?

Nous partons donc pour l’an mille, direction le royaume de Hongrie où le roi St Stephan fait venir des tailleurs de pierres et sculpteurs d’Italie pour bâtir des cathédrales. Les savoirs se mêleront alors à ceux des artisans locaux. Un édit royal imposera également la construction d’une église pour dix villages. Des rives de la mer adriatique aux collines de Transylvanie, c'est une époque prospère dont témoigne les châteaux et églises encore visibles aujourd'hui. Mais l’activité des artisans va être déstabilisée par l’invasion ottomane à partir du XVe siècle. Les professionnels hongrois seront contraints de déménager. Ils vont devoir répondre aux besoins de main d’œuvre de leurs nouveaux souverains, mais aussi fuir la guerre qui occupa l’ancien royaume. Cette période d’occupation turque marquera suffisamment le pays pour que l’on puisse encore sentir cet esprit d’orient dans la culture magyare¹ actuelle.

Ce n’est que cent cinquante ans plus tard que la population hongroise va retrouver une stabilité. Grâce aux souverains Habsbourg, l’artisanat se développera à nouveau du XVIIe au XVIIIe siècle. Ils feront venir des maîtres tailleurs de pierres de Bavière. Dans leurs migrations, ces artisans emporteront leurs savoirs, mais aussi leur organisation professionnelle. La Hüttek hongroise, l’équivalent de la loge des tailleurs de pierre germanique (Hütte²) prendra naissance. Sa particularité est liée à son fonctionnement. Une fois que l’apprenti a terminé sa formation, il devient compagnon et doit effectuer un voyage de deux à trois ans avant de devenir maître. Cette structuration renforcera la population d’artisans et favorisera l’innovation dans le pays jusqu’au XXe siècle. La filière pierre commencera à s'industrialiser dans le même temps. L’héritage de l’empire Austro-Hongrois est encore très présent. Il suffit de visiter les villes de Vienne, Bratislava et de Budapest pour s’en rendre compte.

Magyare : du peuple hongrois

Hütte : cabane, ou loge en allemand

Vue du Danube depuis le pont Erzsébet, à gauche la Slovaquie et à droite la Hongrie.

Sculpture d'une fontaine à Esztergom, Hongrie

De l'empire Ottoman à l'empire Austro-Hongrois

Du communisme à aujourd'hui

Basilique St Etienne, Budapest.

Fontaine kiosque devant les thermes Gellert, Budapest. 

En naviguant sur le site internet de l’association des tailleurs de pierre de Hongrie, je suis tombé sur une page dédiée à l’histoire de la profession. À la lecture de ce récit, j’ai pris conscience de la singularité de son point de vue. Il m’a permis de découvrir l’histoire du pays à travers celle de ses artisans. Une vision particulière peu abordée lors de la formation initiale en France. C’est pour cela que j’ai voulu vous en partager un aperçu. Pour qu’à votre tour, vous puissiez plonger dans l’histoire des métiers de la pierre en Hongrie.

Le journal La Route de la Pierre

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